Page:Anatole France - Balthasar.djvu/29

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À ces mots, une paix divine se répandit comme une lumière sur le visage sombre du roi.

Balthasar, ravi, écoutait l’étoile. Et il se sentait devenir un homme nouveau. Sembobitis et Menkéra, prosternés le front contre la pierre, adoraient à son côté.

La reine Balkis observait Balthasar. Elle comprit qu’il n’y aurait plus jamais d’amour pour elle dans ce cœur rempli par l’amour divin. Elle pâlit de dépit et donna l’ordre à la caravane de retourner immédiatement au pays de Saba.

Quand l’étoile eut cessé de parler, le roi et ses deux compagnons descendirent de la tour. Puis, ayant préparé une mesure de myrrhe, ils formèrent une caravane et s’en allèrent où les conduisait l’étoile. Ils voyagèrent longtemps par des contrées inconnues, et l’étoile marchait devant eux.

Un jour, se trouvant à un endroit où trois chemins se rencontraient, ils virent deux rois qui s’avançaient avec une suite nombreuse. L’un était jeune et blanc de visage. Il salua Balthasar et lui dit :

— Je me nomme Gaspar, je suis roi et je vais porter de l’or en présent à l’enfant qui vient de naître dans Bethléem de Juda.