Page:Anatole France - Balthasar.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le second roi s’avança à son tour. C’était un vieillard dont la barbe blanche couvrait la poitrine.

— Je me nomme Melchior, dit-il, je suis roi et je vais porter de l’encens à l’enfant divin qui vient enseigner la vérité aux hommes.

— J’y vais comme vous, répondit Balthasar ; j’ai vaincu ma luxure, c’est pourquoi l’étoile m’a parlé.

— Moi, dit Melchior, j’ai vaincu mon orgueil, et c’est pourquoi j’ai été appelé.

— Moi, dit Gaspar, j’ai vaincu ma cruauté, c’est pourquoi je vais avec vous.

Et les trois mages continuèrent ensemble leur voyage. L’étoile qu’ils avaient vue en Orient les précédait jusqu’à ce que, venant au-dessus du lieu où était l’enfant, elle s’y arrêta.

Or, en voyant l’étoile s’arrêter, ils se réjouirent d’une grande joie.

Et, entrant dans la maison, ils trouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l’adorèrent. Et, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent de l’or, de l’encens et de la myrrhe, ainsi qu’il est dit dans l’Évangile.