Page:Anatole France - Balthasar.djvu/54

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Resté seul, j’examinai ce papyrus avec d’autant plus d’intérêt qu’il porte un nom que j’avais déjà lu sur un cachet. C’est le nom d’un scribe du roi Séti Ier. Je me mis aussitôt à relever diverses particularités intéressantes du document. J’étais plongé dans ce travail depuis un temps que je ne saurais mesurer avec exactitude, quand je fus averti par une sorte d’instinct que quelqu’un se tenait derrière moi. Je me retournai et je vis une merveilleuse créature coiffée d’un épervier d’or, et prise dans une gaine étroite, toute blanche, qui révélait l’adorable et chaste jeunesse de son corps. Sur cette gaine, une légère tunique rose, serrée à la taille par une ceinture de pierreries, descendait en s’écartant et faisait des plis symétriques. Les bras, les pieds étaient nus et chargés de bagues.

Elle se montrait à moi de face en tournant la tête sur son épaule droite dans une attitude hiératique qui donnait à sa délicieuse beauté je ne sais quoi de divin.

— Quoi ! m’écriai-je, c’est vous, miss Morgan ?

— À moins que ce ne soit Néférou-Ra en