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nos séances, le grenier d’un marchand de fourrages de la rue du Regard.

— Nous y serons très bien, dit-il, mais il ne faudra pas allumer de lumières, de peur d’incendie.

Ce gîte, plus désirable pour des rats que pour des académiciens, ne plut pas. Fontanet fut d’avis qu’on se réunît dans ma chambre qu’il déclara spacieuse, aérée et située sur le plus beau quai de Paris. Effrayé d’avoir à loger une académie, je jurai que ce qu’il appelait ma chambre n’était qu’un méchant cabinet de toilette où l’on ne pouvait se retourner.

Mouron offrit un atelier de dentelles, Isambart une arrière-boutique de librairie, Sauvigny l’appartement de son oncle Maurice. Il ne leur restait plus qu’à s’assurer si ces différents locaux étaient disponibles. Le lendemain, l’appartement de l’oncle Maurice, l’arrière-boutique de librairie et l’atelier de dentelles avaient disparu par enchantement. Ils s’étaient évanouis comme le palais d’Aladin sous la baguette du méchant enchanteur. Nous désespérions de trouver un logis, quand Sauvigny se fit fort de nous obtenir la chambre de Tristan Desrais. Tristan Desrais était ce cama-