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XXIX

LE THÉÂTRE DES MUSES

Le voyage de Bagdad était sans cesse ajourné.

Je me rencontrai chez madame Airiau avec le fils d’un gros industriel, Victor Pellerin, qui aimait passionnément le théâtre, un garçon de vaste corpulence, toujours suant et soufflant, et les yeux hors de la tête, colérique et familier. Ayant obtenu d’une grande compagnie de gaz, je ne sais dans quelles conditions, la jouissance d’une salle très vaste, à Bercy, il y avait établi un théâtre et y donnait des représentations. Ce théâtre avait une scène, des décors, des coulisses et des loges pour les artistes. Il se nommait le Théâtre des Muses, et, si l’on y