Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/108

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montait la table, des chaises et du buffet de chêne sculpté qui composaient l’ameublement, de l’étagère d’acajou, chargée de petites tasses, et surtout à cause des assiettes de faïence peinte qui garnissaient le mur. En pénétrant dans cette pièce par l’antichambre noire, on avait à main gauche la porte du cabinet de travail, à main droite la porte du salon. M. Bergeret avait coutume, en rentrant chez lui, de passer à gauche dans son cabinet où il trouvait ses pantoufles, ses livres, la solitude. Cette fois, il se dirigea à droite, sans motif, sans raison, sans aucun sentiment. Il tourna le bouton de la serrure, poussa la porte, fit un pas et se trouva dans le salon.

Il vit alors sur le canapé des formes humaines enlacées dans une attitude violente qui tenait de l’amour et de la lutte et qui, dans le fait, était celle de la volupté. Madame Bergeret avait la tête renversée et cachée, mais l’expression de ses sentiments parais-