Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/328

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tête au-dessus de l’eau. Le soleil ne ressemblait plus qu’à une simple étoile, quand elle posa les pieds sur le roc ; et, lorsqu’il s’éteignit tout à fait, comme la dernière étincelle d’un papier enflammé, elle vit ses frères autour d’elle, se tenant tous par la main. Il ne restait pas la moindre petite place vide. Les vagues battaient le rocher, et passaient sur leurs têtes comme une averse ; le ciel était en feu, le tonnerre grondait sans cesse. Mais la sœur et les frères, se tenant toujours par la main, entonnèrent un psaume, afin de reprendre courage et de se consoler.

À l’aube du jour, l’air devint calme et pur. Les cygnes s’envolèrent avec Élisa au moment où le soleil parut. La mer était encore agitée ; vue du haut des airs, sa blanche écume ressemblait à des milliers de cygnes bercés par les vagues.

Peu de temps après Élisa aperçut devant elle un pays montagneux qui semblait flotter dans l’air. Au milieu de brillants glaciers et de rochers escarpés, un château long s’élevait entouré de galeries superposées. Au pied de ce château s’étendaient des forêts de palmiers et poussaient des fleurs magnifiques, aussi grandes que les roues d’un moulin. La jeune fille demanda si c’était là le pays où ils se rendaient ; mais, les cygnes secouèrent la tête pour dire non, car ce palais admirable, changeant continuellement d’aspect, n’é-