Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/121

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Et l’odeur d’un charnier hâtent la lassitude
Du voyageur qui passe en cette solitude !


Cependant le vieillard s’est arrêté près du
guerrier sans que celui-ci l’ait aperçu. Après
avoir attendu un instant, le voyant plongé dans
une méditation, il lui touche l’épaule.

Le Vieillard.

J’interromps ta pensée, ô guerrier ; ton regard,
En parcourant ces monts, n’errait pas au hasard ;
Sur quelque endroit précis leur pointe était fixée,
Ou leur attention était-elle enfoncée
— Car les longs horizons font penser au futur —
Parmi les ans prochains, dont le cortège obscur
Ne vient jamais vers nous sans porter de menace ?
Chcrchais-tu l’Avenir ? Ton front grave et sagace
Se tournait-il vers lui pour savoir son secret ?


Le Guerrier.

Son secret ou plutôt sa leçon est : « Sois prêt,