Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/122

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» Sois prêt à recevoir l’inconnu que j’apporte,
» Avec un corps robuste, une âme égale et forte !
» Sache-le ! que j’amène ou des maux ou des biens,
» Toujours ceux-ci devront par la lutte être atteints,
» Et les premiers, toujours, écartés par la lutte ».
C’est ce que l’Avenir répond à qui le scrute.
Dès longtemps, je connais son austère conseil !
Qui ne l’écoute pas s’attende à dur réveil !
Mais j’oublie, ô vieillard, que nous devions reprendre
Le colloque qu’hier la nuit nous fit suspendre,
La nuit et le désir de ne pas profaner
Le jour reconnaissant qu’il convient de donner,
Selon l’héréditaire et constante latrie,
Aux tutélaires Dieux, sauveurs de la patrie.
J’espère que la nuit, t’apportant le repos,
T’a permis, au moment où ses sombres pavots
Eurent cédé les airs aux roses de l’Aurore,
Et lorsque le brouillard s’eclaire et s’évapore,
J’espère que la nuit t’a permis de revoir,
D’un esprit plus rassis et froid, ton désespoir.


Le Vieillard.

Il est vrai que l’Aurore et l’Aube, bienfaitrices,