Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/77

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Les pacifiques champs que tu vois ; et la Guerre
De ses faisceaux longtemps gardera la lisière
Au delà de laquelle attend obstinément
Le Barbare. Et crois-moi, si durant un moment
Ce mur de boucliers s’entr’ouvre ou se relâche,
Quelque sauvage aura vite accroché sa hache
Au beau geste clément de ce Dieu qui t’est cher.
Le Temple de la Paix veut un rempart de fer !


Le Vieillard.

Mais nous saurions alors défendre notre terre
Plus sacrée, où ce Dieu, de sa main calme et fière,
Attesterait encor, sur un sol ravagé,
Son horreur des combats qui l’auront protégé ;
Et nous déposerions, après notre victoire,
À ses pieds, les lauriers que nous trouvons sans gloire,
Mais nous couronnerions sa tête d’olivier.


Le Guerrier.

Ah ! vieillard ! ah, vieillard ! tu n’es qu’un écolier