Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/82

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Sans que des cavaliers, surgis au haut d’un mont,
Projettent un éclair d’armures, dont l’affront,
Dispersant tout à coup ces travaux et leur joie,
Jusqu’au fond du pays épouvanté flamboie !


Le Vieillard.

Je te l’ai dit, guerrier, les nations, un jour,
Se lassant de tracer par du sang le contour
Changeant et tourmenté qui les sépare entre elles,
Où de vieux souvenirs font de neuves querelles,
Où la guerre renaît des combats d’autrefois,
Où le péril prochain sort d’antiques effrois,
Se lassant de subir, plus lourde chaque année,
Cette charge d’airain par des siècles traînée,
Qui d’une guerre à l’autre accumulant son poids,
Écrase le travail des peuples aux abois,
Se lassant de tenir la dernière défaite
Ainsi qu’un fer rougi, que leur main inquiète
Rejette dans la main qui le leur a lancé,
La laisseront tomber dans le puits du Passé,
Sur lequel on mettra la pierre de l’Histoire.
Elles répudieront la Guerre attentatoire