Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/83

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À l’Ordre, à l’Harmonie, au bienfaisant Travail,
Qui dressent l’immuable et l’auguste portail
Par où le genre humain doit faire son entrée
Dans la Paix. Quand enfin la première contrée,
Donnant le haut exemple, ardente à convertir
Ses sœurs les nations, aura su s’affranchir
Des haines de temps morts, et de vides alarmes
Qui causent les dangers en conservant les armes,
Une telle moisson d’amour, d’apaisement,
D’union, de bonheur, croîtra si promptement
Sur ce sol tant brûlé par des vents de colère,
Ses gerbes jetteront une telle lumière
Qu’elle éteindra la flamme et le feu des combats.
Et s’il demeure encor des peuples scélérats,
Obstinés à brandir les suprêmes épées,
Que la hache qu’on porte aux mauvaises cépées
S’applique à ces débris maudits d’un autre temps,
Et purge l’univers des derniers combattants !


Le Guerrier.

Mais à quel bûcheron puissant et séculaire,
Invincible, immortel, dont le bras persévère