Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/87

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Le Guerrier.

On ne prend pas un monde, on y entre ; et le bris
Qu’on fait en l’enfonçant, l’ébranle et le disloque
D’un fracas quelquefois si profond, qu’on évoque
La neige aux flancs des monts, pour comprendre comment
Un grand empire peut crouler en un moment.
Des pays sont conquis sitôt qu’on y pénètre.
Pays éteints et morts, tels que peut les soumettre
La horde ou la tribu qui galope sur eux.
Il suffit d’un troupeau farouche et valeureux
De barbares hurlant et brandissant des haches,
Pour jeter à genoux tout un peuple de lâches.


Le Vieillard.

La Paix ne fera pas les cœurs plus timorés,
Mais plus ardents plutôt pour des droits plus sacrés,
Plus hardis à défendre une cause plus juste !


Le Guerrier.

On ne protège rien qu’avec un bras robuste !