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était maigre et difficile. L'exploitation consistait, partie en terres qui s'étendent entre une rivière et les collines et que les Écossais appellent holms, et partie en terres de qualité supérieure qu'ils nomment croft layid, et qu'ils fatiguaient alors par des moissons uniformes, sans les réconforter d'engrais ou de fumiers qu'à de longs intervalles. Les premières étaient de marne profonde et donnant du blé; les secondes, de marne et de pierre sur un fond de gravier* . Les améliorations successives par lesquelles l'agriculture s'est transformée, les grands travaux de drainage, ont modifié ces terres. Le fermier actuel paie 230 livres là où Burns en payait 50 -. Mais tout, alors, était à faire. Le propriétaire disait plus tard : « Quand j'achetai ces terres il y a vingt-cinq ans, je ne les avais pas vues. Elles étaient dans le plus misérable état d'épuisement et tous les locataires étaient dans la pauvreté. Vous jugerez du premier de ces faits quand je vous dirai que les avoines, prêtes à couper, étaient vendues 25 shellings l'acre sur les holms. Quand je vins voir mon achat, j'en fus tellement dégoûté pendant huit ou dix jours que j'avais fait le projet de ne plus revenir dans le pays 3. » Burns, lui-même, un jour que la pluie avait lavé un champ d'orge nouvellement semé et passé au rouleau, le comparait à une rue pavée*.

L

INSTALLATION A ELLISLAND. — BONNES RÉSOLUTIONS.

Comme les bâtiments tombaient en ruines, il fut convenu qu'on en construirait de nouveaux. Burns obtenait de M. Miller, 300 livres, pour bâtir une ferme complète , consistant en un corps d'habitation , une grange, une étable pour les vaches, une écurie et des hangars^. Ces constructions prendraient la fin de l'année. Le résultat de cette situation était qu'il devait s'établir seul dans le pays, en attendant que la demeure fût prête pour y amener Jane. Celle-ci restait à Mossgiel, chez la mère de Burns, où elle apprenait son futur métier de fermière.

Il apportait au commencement de sa nouvelle entreprise, une âme pleine d'appréhension et de lassitude. Il était cependant encore dans toute sa vigueur et capable de battre, à qui soulèverait le poids le plus lourd, tous les ouvriers qui travaillaient pour lui ^. Mais son visage

1 Allan Gunningham. Life of Burns , p. 80.

2 Rambles through Ihc Land of Bmns, par A. Adamson, p. 234, en note.

3 Charabers, tom. II, p. 244, craprès une lettre de M. .Miller, insérée dans la General Review of the Agriculture of Dumfriesshire, Edinburgh, 1812.

4 Allan Gunningham, Life of Burns, p. 80.

^ D'après une note de l'Edinhurgh Magazine, Juin 1799, citée dans l'édition ilo Gurrie de 1838, p. 44.

6 Allan Gunningham, Life of Burns, p. 80.