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MA VIE

l’œil. S’il m’apercevait, il venait me faire un brin de causette.

Et voici qu’un beau jour il me dit :

— Ma petite Anissia, attends-moi une année : nous serons libres et je t’épouserai[1].

— Et comment ça t’attendre ? Possible qu’alors tu en prendras une autre. Puis serons-nous affranchis dans deux ans ? c’est encore à savoir.

Il dit : — Anissia, si tu ne m’attends pas, tu le regretteras.

J’avais bien envie de l’épouser. Mais d’un autre côté, en refuser d’autres et l’attendre — c’était bien chanceux.

Et voilà qu’on insistait pour me faire épouser Danilo, paysan de notre village. Danilo était d’une maison

  1. Mikhaïlo pourra se marier à sa guise puisque le servage aura été aboli.
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