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du graveur Lebas, où il travaille sous la direction particulière de son compatriote, le graveur Lemire ; il ne se mettra sérieusement à la peinture que vers 1765, quand il entrera dans l’atelier de Casanova. Il travaillait à des tableaux destinés à la décoration du château de Choiseul à Chanteloup, quand il est désigne comme pensionnaire surnuméraire pour l’Académie de France à Rome. A ce titre, il fait en Italie, surtout dans la région de Naples et en Sicile, un premier voyage de trois ans (1769-1772). Rentré en France, il est agréé par l’Académie royale de peinture (dont il ne sera jamais membre titulaire) et repart bientôt pour un second voyage en Sicile, qui dure de 1778 à 1779. Presque toute son existence d’artiste sera désormais consacrée à « l’exploitation systématique »[1] de ces deux longs voyages il en a rapporté de très nombreuses gouaches (il s’est, à cette époque, presque spécialisé dans ce genre) qu’il va vendre d’abord à bon prix : une partie sera achetée pour le compte du roi[2], une autre, bien plus considérable, pour le compte de l’impératrice de Russie, la Grande Catherine[3] ; puis de ses notes, de ses gouaches et de ses nombreux dessins, il tirera un grand ouvrage en 4 vol. in-folio sur la Sicile, dont il compose le texte, grave lui-même les estampes, et dont la publication

  1. Lydie Ouglow et Denis Roche, Les dessins de Houël, in Renaissance de l’Art français, n° de décembre 1925.
  2. Ce sont celles du Musée du Louvre, au nombre d’une cinquantaine.
  3. Ce sont celles du Musée de l’Ermitage : d’abord au nombre de 500, il n’y eu a plus aujourd’hui que 260. L’achat fut négocié en 1781 par Grimm. qui, sur l’avis d’experts compétents, paya à Houël 40.000 livres ; le curieux acte de vente est publié par Vloberg, op. cit., p. 61 sqq.