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portrait de rousseau par jean houël

prétendre à un intérêt de cet ordre. — Ajoutons enfin que le dessin original fait un tout autre effet que la lithographie, uniquement blanche et noire, à cause du brun léger des ombres : d’après la même tradition familiale, Houël aurait dissous un peu de suie détachée de la cheminée et s’en serait servi en guise de bistre pour réchauffer son esquisse et donner plus d’accent à son œuvre rapide. Cet effet est parfaitement rendu dans la reproduction qu’a donnée du dessin l’ouvrage de M. Vloberg[1].

Considérons maintenant, non plus l’œuvre d’art, mais les mentions manuscrites qui l’accompagnent.

On lit au bas de la lithographie ces mots, en caractères d’écriture également lithographiés : « D’après une esquisse que J. Houel peintre fit de J.-J. Rousseau après avoir diné avec lui à Montmorency, dans la petite maison de l’orangerie du Maréchal de Luxembourg, le dimanche de l’octave de la fête Dieu, l’an 1764. » Le lithographe a pris sur lui de résumer ainsi l’essentiel des inscriptions qui figurent sur le dessin original, sans se douter qu’il en reproduisait l’erreur principale. Mais les mentions que porte l’œuvre de Houël doivent seules retenir notre attention. Buffenoir les a déjà transcrites, mais il n’en fait pas comprendre avec une parfaite clarté la disposition, qui a ici quelque importance, et j’ai cru devoir les relever avec exactitude.

Au bas du dessin de Houël, sur le recto, on lit seulement ces mots : « Jean Jacques Rousseau de Genève, fait à Montmorenci 1764 par J. Houel, après avoir diné avec luy. » Au dos, se trouvent deux longues

  1. Sur notre reproduction, p. 219, cet effet n’a pu être rendu et les dimensions du dessin original ont dû être réduites d’un tiers environ.