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madame de verdelin

Deux mois plus tard, ils essayèrent une nouvelle offensive. Lutte violente qui se termina par notre victoire de Saint-Cast, le 11 septembre de cette même année.

Le marquis d’Ars, après avoir successivement commandé « l’Héroïne puis la frégate « Renoncule prit le commandement de « l’Opale sur laquelle il allait trouver la mort. Partie de Brest dans les premiers jours de 1761, « l’Opale rencontra le 10 janvier, à la pointe du jour, plusieurs vaisseaux ennemis et se mit à la poursuite d’une frégate anglaise de trente-six canons qu’elle put approcher à portée de pistolet. Deux fois le marquis d’Ars ordonna l’abordage que l’ennemi refusa et qu’il évita par suite de la rupture des grapins. La frégate anglaise criblée et dont le feu s’éteignait à vue d’œil manœuvrait pour attendre le secours de deux autres bâtiments, lorsque le marquis d’Ars fut emporté par un boulet de canon, à la tête de son équipage qui fut cruellement décimé[1].

  1. Rapport de M. Pineau, Enseigne des vaisseaux du roi, commandant en second « l’Opale < L’intention de M. d’Ars était d’aborder l’ennemi, nous avons tenté de le faire. Nous nous sommes trouvés deux fois bord à bord, mais les va-et-vient de nos grapins ont été coupés et l’ennemi refusant toujours l’abordage nous n’avons pas pu nous maintenir assez longtemps le long de son bord dans ces deux occasions pour pouvoir y sauter. Vers le midi ayant reconnu deux bâtiments de notre force au vent, courant vent arrière sur nous et qui avaient déjà arboré pavillon anglais pour encourager vraisemblablement celui contre lequel nous nous battions qui avait la drisse de son pavillon coupé et dont le feu s’éteignait à vue d’œil. M. D’Ars se préparait à s’éloigner de l’ennemi, lorsqu’un coup malheureux nous priva subitement d’un capitaine dont la valeur, l’expérience et les grandes qualités auraient mérité un meilleur sort. »

    A bord de l’ « Opale », en rade de Morlaix, le IIe de janvier 1761. Signé : Pineau.

    Archives historiques de la Marine.