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portrait de rousseau par jean houël

le nom du jeune artiste, alors sans notoriété, soit venu sous la plume de Rousseau ni dans ses lettres ni dans ses Confessions ; le philosophe en avait dû pourtant garder bon souvenir puisqu’il s’est cru obligé à une attention gracieuse envers lui. — Les indications de Houël se révèlent donc jusqu’ici comme parfaitement plausibles et ne se heurtent à aucune objection.

Reste la difficulté principale, la question de date[1]. Si le millésime 1764 est certainement erroné, on peut supposer que la mention si précise qui l’accompagne, « le dimanche de l’octave de la Fête-Dieu », est à retenir sans doute la mémoire de l’artiste, incertaine sur les dates[2], mais fidèle quant aux images, lui rappelle-t-elle que sur sa route ou à Montmorency même, il a rencontré des processions, le jour de sa visite à Rousseau. Partons du moins de cette hypothèse et voyons, en nous référant aux Confessions et à la Correspondance générale, où elle nous conduira.

Le roi Louis XV avait révélé à l’astronome Lalande une règle simple, que nous donne encore aujourd’hui l’Annuaire du Bureau des Longitudes, pour trouver la date du jeudi de la Fête-Dieu : il tombe tou-

  1. Parmi les « iconographes » de Rousseau, Audigier et de Girardin acceptent sans sourciller 1764 ; Bachelin et Jansen proposent 1762 ; H. Buffenoir adopte d’abord l’été de 1761, puis l’hiver de 1760. M. Vloberg, sans donner de raisons, se prononce pour 1761.
  2. « Fautive assez fréquemment », dit son biographe Vloberg, p. 60.