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lité des relations de Houël avec Coindet et avec Rousseau est donc hors de doute : elles ne furent pas sans doute assez étroites et importantes pour que

    Soc. J.-J. R., VIII, 239 et X, 218). » La première de ces deux référencer vise la description du Mr. Favre, de l’Emile, donnée par M. Léopold Favre en 1912, et où il est pour la première fois signalé que le f° 49 r° contient « en deux colonnes inégales une liste de 43 noms, parmi lesquels Rousseau lui-même (moi) » ; le nom de Houël s’y trouve en effet ; il y occupe le 38e rang, entre Gravelot et La Condamine. Courtois paraît donc admettre implicitement que cette liste, manifestement établie en vue d’une distribution d’exemplaires, se rapportait à « la Julie », bien qu’on la trouve en tête d’un Ms. de l’Emile. C’est à la rigueur possible puisque Rousseau travaillait à l’Emile pendant l’impression de la Nouvelle Héloïse ; mais cette liste ne coïncide pas avec une autre liste certainement dressée pour la distribution de la Julie par Rousseau lui-même dans une lettre à Coindet (Annales, XIV, p. 40 sqq. ; la pièce y est datée par l’éditeur de janvier 1761), où le nom de Houël ne figure pas et où Rousseau laisse à Coindet le soin « s’il le juge à propos d’en offrir un à M. Gravelot » (dont le nom est sur la liste du Ms. Favre). Il est donc plus probable (sauf indication contraire) qu’il s’agit de l’Emile.

    La deuxième référence (X, 218) vise un compte rendu par M. A. François du livre de Buffenoir sur les Portraits de J.-J. R., article antérieur de plusieurs années (1914-1915) à celui de Courtois (1920), et où la date de 1760, proposée par Buffenoir pour notre dessin est encore tenue pour « judicieuse ». Dans ce compte rendu, M. François s’exprime ainsi : « Quant aux relations de Rousseau avec Houël, il est certain que les deux hommes étaient liés dès le temps de la Nouvelle Héloïse et de l’Emile : on trouve le nom de Houël mentionné dans la liste des personnes auxquelles ces deux ouvrages furent offerts par l’auteur. (Bibl. de Genève, Ms. Mhg, 203, 1, 89 bis et Annales, VIII, 239). M. François parle ici de deux ouvrages, et non plus de la seule Julie, comme si le Ms. auquel il se réfère sous le code Mhg, 203, contenait la preuve de l’envoi d’un second ouvrage. Mais comment alors L.-J. Courtois, qui se réfère à cet article même de M. François, ne fait-il aucune allusion à ce second texte, qui renforcerait sa thèse ? Faute d’avoir pu éclaircir, à la Bibliothèque de Genève, cette toute petite difficulté, je m’en tiens ci-dessus aux deux faits incontestables : l’envoi à Houël, par Coindet, du Recueil d’estampes, et par Rousseau, d’un exemplaire, peut-être de « la Julie », plus probablement de l’Emile.