Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 25.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tées de Berne, dont le texte publié plus loin n’a jamais été réédité, à notre connaissance.

Le langage du libelle manuscrit n’est pas mis dans la bouche d’un Genevois, c’est bien celui d’un étranger, qui n’a pas voix au chapitre et insinue les mesures qu’il voudrait voir prendre par les premiers intéressés. Rien ne contredit le bruit qui l’attribuait à Voltaire.

Quant aux deux dernières brochures qui viennent d’être mentionnées, elles paraissent clairement sorties de la même officine que la première.

Ressemblance de la forme, tout d’abord. Le papier, sur lequel nous n’avons pas trouvé de filigrane, est de la même qualité ; les caractères d’imprimerie sont identiques, comme le montre la comparaison de la première page des deux « Sentiments ».

Il est inutile de s’arrêter à la date de Berne, alibi bien superflu de la part du prétendu jurisconsulte, puisqu’il parle en citoyen de Genève, non plus qu’à la mention « Se débite à Karouge », petite ruse, assez ordinaire à cette époque, pour dérouter les recherches généralement infructueuses des auditeurs au sujet des brochures anonymes.

Un défenseur de Voltaire s’étonnera qu’un si grand esprit, après avoir, par un coup, déjà indigne de lui. abattu son adversaire, aît continué à le frapper sans relâche. Mais ce coup lui-même montre qu’à ce moment le « philosophe » de Ferney avait désappris toute générosité à l’égard de Rousseau, et sa correspondance trahit combien peu il redoutait de répéter tant ses insultes que ses plaisanteries. Fréron aurait pu en témoigner.

Le Préservatif, inspiré par « l’amour de Dieu, du prochain et de la vérité », fait porter ses attaques