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LES LIBELLES DE VOLTAIRE CONTRE ROUSSEAU, ANNEXE 1
SENTIMENTS DES JURISCONSULTES

Le Magnifique Conseil a parlé en père dans sa Déclaration du 12 Février. Il peut aussi parler en juge.

Tous les bons Citoyens ont ouvert les yeux sur les calomnies & les impietez du nommé Jean Jaques Rousseau. Il n’a rien de commun avec nôtre liberté dont il se rend indigne, ni avec nôtre Religion qu’il deshonore.

Le Magnifique Conseil a paru faire dans sa déclaration une grande différence entre le Libelle du dit Jean Jaques Rousseau & la Réponse aux Lettres de la Campagne ; & peut-être même le Conseil n’a pas assez marqué cette différence qui est considérable.

La Réponse aux Lettres de la Campagne est l’ouvrage de plusieurs Citoyens qui ont tous autant de droit de dire leur avis que l’auteur des Lettres de la Campagne a le droit de dire le sien. Cette Réponse est l’opinion d’une portion considérable de la République, c’est une rémontrance par écrit, c’est une partie des Citoyens & Bourgeois qui réclame la Sainteté des loix de nôtre patrie. Les rédacteurs de cette Réponse ont pu se tromper sur quelques points, comme l’auteur des Lettres de la Campagne. La pitié que le Sr. Rousseau méritoit avant son dernier délit a pu les mener trop loin & cette pitié même étoit alors une vertu. Mais ils peuvent avoir raison sur la question des Emprisonnements d’office & provisionels dans les cas qui sont ce qu’on appelle du delit commun : c’est la cause de l’humanité qu’ils défendent,