Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 25.djvu/264

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& le Magnifique Conseil à qui cette humanité est chère, se conciliera sans doute avec eux dans un point si important.

Ils ont évidemment raison dans l’affaire de la Génufléxion, cérémonie honteuse, inventée par la vanité, & acceptée par la bassesse.

Le droit défensif peut encor avoir des exceptions. En un mot la Réponse aux Lettres de la Campagne mérite la plus grande attention, parce que c’est la voix de ceux qui étant assemblés en quinze cent s’expriment alors en Souverains, & qui hors de là font des Représentations à leur père sur les affaires de la famille. On peut seulement leur reprocher de n’avoir pas assez mesuré leurs termes.

Nous devons sur-tout des remerciments au digne & ingénieux Citoyen qui a si bien établi la distinction nécessaire entre les usages et les loix ; & qui en effet a porté la lumière dans l’obscurité, lucem post tenebras.

Il n’en est pas ainsi du Sr. Rousseau qui n’étant plus de la famille, n’a aucun droit de se mêler de nos affaires ; & qui ayant insulté tous les ordres de l’Etat avec l’insolence la plus cinique, doit être également en horreur à tous nos Citoyens vertueux.

Un homme qui a renoncé à son droit de Bourgeoisie, peut-il offenser & troubler impunément la Patrie qu’il a quittée ?

Non sans doute, il demeure justiciable du Gouvernement sous lequel il est né, pour les délits qu’il peut commettre contre son païs. Les Magistrats ont en ce cas, le droit de porter contre lui une condamnation capitale, de le noter d’infamie, & surtout, de décreter préalablement sa personne, sauf à requérir son extradition de l’Etat où il est réfugié, si le cas est assez grave pour mériter cette réquisition. C’est ainsi que l’Angleterre réclama, il n’y a pas encore deux ans un voleur public retiré dans la ville de Cambrai : il fut remis à ses Juges naturels & exécuté à Londres.