Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 25.djvu/265

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Cette Jurisprudence est observée chez toutes les nations de l’Europe dans les cas où l’énormité du crime doit ôter au coupable le droit d’azile.

Dans les moindres délits on n’use point de cette rigueur, on ne réclame point le criminel, on se contente de flétrir sa personne, & de confisquer ses biens s’il en a, jusqu’à ce qu’il vienne se présenter à la justice.

Le délit dont Jean Jaques Rousseau demeure convaincu, est grand, mais un Gouvernement aussi doux que le nôtre ne doit pas (selon nous) le condamner au dernier supplice, auquel il n’échapperoit pas dans tout autre païs.

Il viole à la vérité les articles 38 & 41 de l’Edit de la Médiation qui défendent expressément, de rappeler par des invectives ou reproches les troubles passés, & d’imprimer des libelles injurieux, tant dans cette ville qu’ailleurs.

Or le nommé Jean Jaques Rousseau a notoirement fait imprimer sous son nom, & distribuer dans Genève, un Libelle diffamatoire, contenant 368 pages, in-12, imprimé en Hollande, chez Marc Michel Rey, commençant par ces mots, c’est revenir tard & finissant par ceux-ci, je ne puis faire aucun bien.

Dans ce Libelle il rappelle depuis la page 342, jusqu’à la page 356 & y falsifie odieusement des événements passés, dont l’Edit de la Médiation défend de parler.

On lit, page 260, que nos Citoyens, sont esclaves d’un pouvoir arbitraire, livrés sans défense à la merci de vingt-cinq Despotes, les Athéniens du mains en avoient trente.

11 emploie plusieurs fois le mot d’oppresseurs comme au commencement de la page 292. Ce qui est la plus violente injure qu’on puisse dire à des Magistrats, & la plus punissable, parce que c’est les accuser du plus punissable des crimes.

Nous voyons avec la même douleur dans le reste de l’ouvrage, qu’il tourne en ridicule le Christianisme. page 40 & et surtout page 98, il compare, page 90, les mi-