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Poire Madame Élisa.

(Bivort.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Il arrive assez souvent que les fruits de semis, multipliés par la greffe et récoltés dans un terrain différent du sol natal, ne présentent plus dans la suite les qualités qu’avait reconnues leur premier auteur : non-seulement le sol influe sur la qualité des fruits, mais le sujet lui-même n’est pas sans influence à cet égard.

L’obtenteur d’un fruit nouveau se trouve donc heureux, après quelques années, s’il est mis à même de déguster cet intéressant produit d’une patiente industrie, récolté dans des conditions différentes, et s’il lui retrouve les qualités qui lui avaient paru justifier son introduction dans nos jardins, et parfois un mérite supérieur.

C’est ce qui est arrivé pour la poire Madame Élisa, dont la première production a eu lieu en 1848, à Geest-Saint-Remy ; récoltée en 1855, à Courtrai et à Namur, dans un sol sans analogie avec celui où elle est née, elle a soutenu dignement sa réputation de bon et beau fruit.

La poire est ordinairement très-grosse, pyriforme ou conique pyramidale. L’épiderme, vert clair, légèrement ponctué et maculé de gris-roux, est ombré de même couleur autour du calice et du côté frappé par les rayons solaires ; à l’époque de la maturité, il jaunit légèrement et, récolté en terre forte, il est quelque peu taché de noir. Le pédoncule, long de 3 centimètres, grêle, ligneux, un peu arqué, brun du côté du soleil, vert du côté de l’ombre, est implanté obliquement à fleur du fruit. Le calice, souvent irrégulier, et dans le cas contraire couronné, occupe une cavité peu profonde et très-évasée, parfois il est également placé à fleur du fruit. Ses divisions sont brunes, ordinairement caduques. La chair est légèrement rosée, fine, fondante, beurrée ; son eau est assez abondante, sucrée, ayant un parfum des plus agréables. Cette poire est de toute première qualité.