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ouvrage, couronné par la Société de statistique de Marseille, est un exposé complet de l’histoire de l’émigration européenne et des principales questions qui s’y rattachent. On trouvera à l’article Émigration un aperçu sur cet important travail. — Il nous reste en fin à citer trois ouvrages d’économie politique appliquée : la 2e édition de l’ouvrage publié par M. H. Bacqués, sous le titre : les Douanes françaises, essai historique (1862, in-18) ; les Études d’économie forestière de M. Jules Clavé (1862, in-18), et enfin un nouveau volume de la collection de monographies que publie la Société d’Économie sociale fondée en 1856 par M. Le Play. Cette collection, intitulée les Ouvriers des deux mondes fait suite aux Ouvriers européens de M. Le Play ; elle en est arrivée à son troisième volume et contient jusqu’ici la description de 28 types d’ouvriers appartenant aux différentes contrées du globe.

L’étranger n’a pas été plus fécond que la France en ouvrages d’économie politique. Nous n’avons à mentionner qu’un travail de M. Roessler, sur la question des salaires (Zur Kritik der Lehrevom Arbeits Lohn (Erl. 1861, in-8o) où l’auteur cherche à réfuter surtout les doctrines communistes ; la première livraison d’un écrit périodique intitulé : Concordia (Leips., 1861), dans lequel M. Huber se propose d’examiner les principales questions d’économie politique ; cette première livraison est consacrée aux associations industrielles et commerciales ; enfin un recueil d’articles publiés par M. Roscher dans divers écrits périodiques et réunis sous le titre de Ansichten der Volkswirthschaft aus dem geschichtlichen Standpunkt (Leips., 1861, in-8.) Les sept articles contenus en ce volume sont consacrés principalement à des sujets historiques, tels que : l’agriculture des anciens Germains, les développements de l’industrie, la portée économique des machines, etc.

Les ouvrages périodiques et les journaux ont suivi leurs cours habituel. MM. Block et Guillaumin, ont donné le 18e volume de leur Annuaire d’Économie politique et de statistique : M. Horn le 3e de son Annuaire international de crédit public ; le Journal des économistes a publié divers articles intéressants, parmi lesquels nous citerons notamment : la suite des Études sur le système des impôts de M. De Parieu, les Rapports faits par M. Louis Reybaud à l’Académie des sciences morales et politiques sur la Condition morale, intellectuelle et matérielle des ouvriers qui vivent de l’industrie du coton ; les travaux ayant pour objet : l’influence des droits de douane et de la concurrence étrangère sur les prix et la consommation, par M. Maurice Block ; les nouvelles tendances imprimées aux grandes administrations municipales de la France, par M. Ambroise Clément ; une Réforme sociale en Angleterre : l’extinction de la dime et des droits seigneuriaux, par M. Henri Doniol. — La science économique s’est enrichie en outre d’un nouveau recueil périodique, format in-4o, paraissant le 10 et le 25 de chaque mois sous le titre l'Économiste français, et publie sous la direction de M. Jules Duval. Ce nouveau journal a pris pour devise la formule : Libre et harmonique essor des forces, qui en indique parfaitement l'esprit. Le publiciste distingué qui le dirige a compris le rôle essentiel réservé à la colonisation dans les sociétés modernes ; aussi son recueil est-il divisé en deux parties : une partie générale, comprenant la revue des faits, des lois et des doctrines économiques et dans laquelle nous signalerons des Études sur le budget de la France de M. Hyppolyte Destrem, et un article sur la Propriété littéraire et artistique de M. Jules Duval ; et une seconde partie, la plus considérable, consacrée exclusivement aux colonies, qui non-seulement comprend une chronique détaillée du monde colonial, mais traite toutes les questions coloniales et algériennes avec le talent et le savoir qu’on pouvait attendre du directeur de la Revue, dont les études spéciales sur les colonies sont bien connues du monde économiste. Il faut signaler encore un recueil d’une grande importance, qui se détache, il est vrai, par son but, de l'économie proprement dite , mais qui s’en rapproche sans cesse et souvent se confond avec elle ; c’est le Journal de la Société de statistique de Paris, organe d’une compagnie savante, qui s’est formée en 1860 sous la présidence de MM. Villermé et Michel Chevalier, et avec le concours de MM. Wolowski, de Lavergne, V. Foucher, de Fontette, Legoyt, Lehir. M. Legoyt, qui en est le secrétaire perpétuel, a donné à ce recueil des articles d’un grand intérêt sur le régime financier de l’Angleterre, sur la situation économique de ce pays, etc. ; le Dr Boudin y a traité des races humaines, de leur acclimatement et de leur mortalité dans les pays chauds ; M. de Malarce a traité la question de la moralité comparée d’après la criminalité ; M. le professeur Wappæus celle de la fécondité et de la mortalité des populations européennes. Nous y trouvons encore, parmi d’autres travaux remarquables, une étude de M. Guillard sur les lois de la vie et de la mort, portant le titre de Démographie.

La Société d’Économie politique a discuté diverses questions de principe et de pratique, dont deux surtout ont donne lieu à des débats intéressants. La première était relative au retour de la monnaie d’argent dans la circulation. M. Horn avait publie dans le numéro de juillet du Journal des économistes un article ou il cherchait à prouver que le rapport entre l’or et l’argent tendait à se modifier ; que l’or n’affluait plus avec la même abondance en Europe ; que l’argent, au contraire, y arrivait en plus grande quantité et s’écoutait moins rapidement que dans la période de 1850 à 1857 ; qu’un revirement semblait donc se préparer, et que l’argent reprendrait peut-être une partie de son ancien r&le dans la circulation. Ces prévisions étaient confirmées dans le moment même par les faits, car