Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/53

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Je vous recommande un marchand de seconde main nommé Salomon Sly. Il tient boutique rue Craig No. — et mon avis est qu’il ne fait pas seulement le commerce des vieux habits. C’est un homme qui demande à être surveillé.

— Qu’est-ce que nous en ferons ? demanda M. Parry.

— Vous en ferez le point de départ de découvertes qui vous intéresseront, si vous savez vous y prendre. Je vous l’abandonne avec d’autant plus déplaisir, que je ne peux pas être partout à la fois. Je poursuis un plus gros gibier. Mais pendant qu’on poursuit les aigles, ce n’est pas une raison pour négliger les hibous.

— Alors tu gardes les aigles pour toi, et tu nous donnes les hiboux ? demanda M. Harrison avec un gros sourire.

— Vous avez trouvé le mot juste, répondit le gamin avec impudence. Donnez moi encore dix dollars, car ma bourse est à sec ; et vous verrez d’ici, à peu, que je sais payer mes dettes.

Joe, après avoir mis un nouveau billet dans sa poche, sortit de la chambre, en droite ligne, sans perdre son temps à ajouter un mot inutile.

Dans une boutique de la rue Notre-Dame, il trouva un commis, complaisant, qui voulut bien se charger de mettre une adresse sur l’enveloppe, dans laquelle était enfermée la lettre écrite par M. Harrison.

L’enveloppe était adressée à

M. Ralph Turner, avocat
Rue St-Jacques, Cité.

Joe mit la lettre à la poste, et ne manqua pas de repasser le lendemain pour demander s’il n’y avait pas de lettres pour M. Joseph Briquet.

Il venait précisément d’arriver un pli, expédié par la poste, le matin même.

Joe lut vivement l’adresse et mit la lettre dans sa poche avec un air de suprême satisfaction.


CHAPITRE X

LES ÉTONNEMENTS DE MADAME MARSY


Madame Marsy et sa fille sont assises, l’une en face de l’autre, dans le salon que nous connaissons déjà.