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LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

le maître descendait, courant après Ulespiègle ; il heurta sa femme et sa servante, et tous trois roulèrent jusqu’au bas des degrés. Ulespiègle les laissa là et s’enfuit.



CHAPITRE LIV.


Comment, à Berlin, Ulespiègle fit à un fourreur des
loups au lieu de pelisses.



Les Souabes sont des gens très rusés, et là où ils ne trouvent pas leur vie, un autre mourrait de faim. Mais plusieurs d’entre eux sont plus enclins à boire qu’à travailler, ce qui fait que leurs ateliers sont souvent abandonnés. Il y avait une fois à Berlin un fourreur, natif de la Souabe, qui était très habile de son métier, plein de bonnes idées et riche. Il avait une bonne boutique, car il avait la pratique du prince du pays, des nobles et de beaucoup de bons bourgeois. Il advint que le prince du pays voulut tenir une grande cour en hiver, avec courses et tournois ; c’est pourquoi il manda sa noblesse et d’autres seigneurs. Comme personne ne veut être le dernier, on commanda beaucoup de pelisses en peau de loup chez le fourreur dont il a été parlé. Ulespiègle le sut, et se présenta chez ce fourreur pour demander de l’ouvrage. Le maître, qui avait besoin d’ouvriers en ce moment, fut content de son arrivée, et lui demanda s’il savait faire