la mer, l’air & les cieux ; & quelle est cette Puissance » ?
Alors j’insérai naturellement : C’est Dieu qui a créé toutes choses. Fort bien, dis-je en moi-même, mais je n’en demeurai pas là, & par une suite nécessaire des antécédens, je continuai de la sorte : « Si Dieu a fait toutes choses, il guide ces mêmes choses, & celles qui les concernent : car assurément il faut que la Puissance qui les a faites, ait le pouvoir de les gouverner & de les diriger.
» Cela étant, rien ne peut arriver dans la vaste enceinte de ses ouvrages sans sa connoissance, ou sans son ordre.
» Or, s’il n’arrive rien sans sa connoissance, il sait que je suis ici, & que j’y suis dans un état affreux, & s’il n’arrive rien dans son ordre, il a ordonné que cela m’arrivât ».
Rien ne se présentoit à mon esprit qui pût contredire une seule de ces conclusions ; c’est pourquoi elles opérèrent en moi avec toute la force possible, & me convainquirent que Dieu avoit ordonné que toutes ces choses m’arrivassent, que c’étoit pas une dispensation de sa Providence que je me voyois réduit à une extrême misère, parce que seul il avoit en sa puissance non pas seulement moi, mais encore tout ce qui