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de Robinson Crusoé.

tion par mes péchés, c’étoit à moi à plier sous ses châtimens. Je songeois que Dieu, aussi puissant que juste, ayant trouvé bon de m’affliger, avoit le pouvoir de me tirer de mes malheurs ; & que s’il continuoit a appésantir sa main sur moi, j’étois obligé à attendre dans une résignation parfaite, les directions de sa providence, en continuant d’espérer en lui, & de lui adresser mes prières.

Ces réflexions m’occupèrent des heures, des jours, & même des semaines & des mois ; & je ne saurois m’empêcher d’en rapporter une particularité qui me frappa beaucoup. Un matin étant dans mon lit, inquiété par mille pensées touchant le danger que j’avois à craindre des sauvages du continent, je me trouvai dans l’accablement le plus triste ; quand tout d’un coup ce passage me vint dans l’esprit : Invoque-moi au jour de ta détresse, & je t’en délivrerai, & tu me glorifieras.

Là-dessus je me lève, non-seulement rempli d’un nouveau courage, mais encore porté à demander à Dieu ma délivrance par les plus ferventes prières ; quand elles furent finies, je pris la Bible, & en l’ouvrant, les premières paroles qui frappèrent mes yeux, étoient celles-ci : Attends-toi au Seigneur, & aies bon courage, & il fortifiera ton cœur ; attends-toi, dis-je au Seigneur. La consolation que j’en tirai est inexprimable. Elle