Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/512

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
505
de Robinson Crusoé.

mon domestique d’un matelot Anglois qui devoit me tenir lieu de laquais pendant le voyage, parce que Vendredi n’étoit guère capable de me servir comme il falloit dans des pays dont il avoit à peine une idée.

De cette manière nous quittâmes Lisbonne, bien montés & bien armés, faisant une petite troupe assez leste, qui me faisoit l’honneur de m’appeler son capitaine, non-seulement à cause de mon âge, mais encore parce que j’avois deux valets, & que j’étois l’entrepreneur de tout le voyage.

Comme je ne suis pas entré dans le détail d’aucun de mes voyages par mer, je ne ferai pas non plus un Journal exact de mon voyage par terre. Je m’arrêterai seulement à quelques aventures qui me paroissent dignes de l’attention du lecteur.

Quand nous vînmes à Madrid, nous résolûmes de nous y arrêter quelques tems pour voir la cour d’Espagne, & tout ce qu’il y a de plus remarquable ; mais l’automne commençant à approcher, nous nous pressâmes de sortir de ce pays, & nous abandonnâmes Madrid environ au milieu d’Octobre. En arrivant sur les frontières de la Navarre nous fûmes fort allarmés en apprenant qu’une si grande quantité de neige y étoit tombé du côté de la France, que plusieurs voya-