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Voyages

mémoire de la princesse Taymuras, ordonna que son corps fût porté dans le tombeau des princesses de son sang ; on lui fit des obsèques magnifiques ; &, ce qui est assez rare, c’est que Monime assista elle-même à son convoi. Mais sans attendre que toutes ces cérémonies fussent faites, je quittai l’appartement de Monime dès que le prince en fut sorti dans l’espérance de la trouver auprès de Zachiel, qui se tenoit ordinairement sous un berceau de roses & de jasmins.

Approchez, Céton, me dit le génie, venez recevoir votre Monime, je vous la rends dans toute sa pureté. Hélas ! m’écriai-je, il étoit tems. Le génie sourit de ma réponse ; pour Monime je ne pus m’appercevoir si elle lui fit impression, les mouches ne rougissent guère, elle ne répondit rien. Mais charmé de la revoir, sa vue me fit jouir de ce plaisir & de cette joie qui répand le calme dans l’ame & sert comme d’un baume qui se distile sur tous les maux. Dans l’ivresse de ce plaisir je ne pus m’empêcher de lâcher quelques plaisanteries sur sa coquetterie, mais elle en parut d’abord si déconcertée que je fus très-fâché de lui en avoir rappellé le souvenir. Vous n’êtes guère délicat, dit Monime, de chercher à augmenter ma honte & mon déplaisir par vos mauvaises plai-