Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/104

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sa colère. Il s’avança pourtant en faisant le moins de bruit qu’il lui fut possible, & se trouva dans une chambre toute dorée, mais qu’il ne s’amusa pas à considérer : il vit dans un lit d’été des plus riches & des plus galans, la charmante fée endormie.

Les rideaux du lit étoient suspendus en l’air avec des cordons d’or & de soie, & la courte-pointe légère qui couvroit la fée, avoit pris une forme dont Agis étoit enchanté. Il considéra quelque temps ce charmant spectacle ; mais comme il étoit seul, il se hasarda de toucher la fée, dont l’épaule nue paroissoit hors du lit.

Cabrioline se réveilla à motié, & ses bras, qu’elle étendit en se retournant, laissèrent voir la gorge charmante qu’Agis avoit si fort admirée la veille. Il marchoit sur la pointe du pied, incertain s’il devoit se retirer, lorsque la fée demanda d’une voix foible qui étoit dans sa chambre ? Le jeune Page trembla, ne sachant quel accueil elle alloit lui faire ; mais il se rassura bientôt, quand la fée, soulevant sa tête sur son bras, lui dit avec un souris gracieux : quoi ! c’est vous, Agis ? Vous êtes levé de bon matin, pour un homme aussi fatigué que vous me la parûtes hier.

Charmante fée, dit Agis, ne me faites plus