Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/105

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la guerre : ce que vous me dites hier, pendant la journée, m’a fait toutes les peines du monde ; mon seul désir est de vous plaire, & rien ne me chagrinera plus que de n’y pas réussir. Ah ! dit la fée d’un air riant, je ne voulois que badiner : toutes les femmes n’ont-elle pas leurs petits caprices ? Mais si je vous ai fâché, faisons la paix, ajouta-t-elle en lui tendant la main. Quelle condition voulez-vous y mettre ? Si je vous demandois, dit Agis en s’approchant, la permission de baiser cette belle main que vous me présentez ?… Vous l’avez tant baisée hier, dit la fée ; je ne vous la refusois pas davantage aujourd’hui. Si j’étois plus téméraire, dit Agis, & que votre belle bouche… N’achevez pas, dit la fée, cela ne se permet jamais ; cependant, comme vous êtes jeune, on pourroit vous le pardonner. Il faudra donc que vous me pardonniez, dit Agis en l’embrassant avec transport. Mais, dit la fée en lui prenant le bras, votre main sur ma gorge n’est pas de notre marché : voyons, asseyez-vous sur mon lit, & soyez sage ; je veux savoir un peu qu’elle est votre conduite : vous êtes jeune, vous êtes beau comme l’amour ; je parie que quelque vieille de la cour d’Amazonie est amoureuse de vous. Vous avez deviné, dit Agis en s’asseyant près de la fée : la gouvernante de