Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/177

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semblables aux autres hommes, reprit la voix, c’est par un événement particulier que je me cache quand je veux, & je n’ai même ce secret que depuis peu de jours. Montrez-vous donc, dit Prenany ; vous ne devez rien craindre de moi ; que j’aye le plaisir de connoître celui qui m’a sauvé la vie. Il faut examiner d’abord, dit la voix, si personne ne peut nous surprendre.

Aussi-tôt Prenany vit remuer les branches d’un arbre qui étoit auprès de lui, comme il quelqu’un montoit dessus, & entendit ensuite le même bruit que feroit un homme qui en seroit descendu. La voix lui dit à l’instant : J’ai bien regardé aux environs ; je ne risque rien de me montrer à vous. Prenany vit paroîtrc dans ce moment un maure de bonne mine, qui paroissoit avoir environ trente ans. Le nègre s’assit auprès du jeune prince, & tous deux commencèrent à manger de grand appétit.

Après le repas, Prenany demanda au nègre, qui il étoit, & par quelle merveille il se rendoit invisible quand il vouloir. L’homme noir contenta sa curiosité par le récit que l’on verra dans le chapitre suivant.