Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/245

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Ces paroles ayant extrêmement surpris ce jeune prince  : Seigneur, lui dit-il, je suis très-obligé à votre bonté paternelle de l’offre qu’elle me fait, & des conseils qu’elle me donne : mais que diroit-on, & quel blâme ne meriterois-je pas, si j’acceptois le gouvernement de votre empire pendant que vous vivez ; d’ailleurs comme je sais qu’il n’y a point de météores qui surpasse l’éclat des astres, ni de chaleur qui égale celle du soleil, je suis persuadé qu’il n’y a personne plus capable de gouverner vos états que vous-même, puisque vous en êtes la force & l’ornement tout ensemble. Je serai toujours prêt à vous faire connoître, par mes soins & par mon obéissance, la soumission que j’aurai toute ma vie pour vos ordres ; mais dans cette occasion, je supplie très-humblement votre majesté de bien vouloir m’en dispenser. Si votre décès précédoit le mien, ce que je ne souhaite pas, j’accepterois pour lors votre empire, pourvu que vous m’en jugeassiez digne, & je le gouvernerois suivant les bons avis que vous venez de me donner ; je ferois tout mon possible pour n’en rien omettre, & pour faire voir à tous vos peuples que je n’ai point de plus forte passion que celle de vous imiter.

La réponse judicieuse de cet aimable prince donna beaucoup de satisfaction au roi, qui