Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/29

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On délibéra ensuite dans le conseil sur les mesures qu’il falloit prendre pour prévenir un accident pareil, si la reine venoit à avoir un autre enfant. L’avis des plus éclairés fut qu’il falloit faire faire un berceau d’un bois très-fort, qui tiendroit au mur du temple, & qui se fermeroit avec une grille de fer. Le chancelier de l’empire fut d’avis que l’on mit tous les soirs le grand sceau à l’endroit qui devoir fermer cette grille, & soutenoit que personne ne seroit assez hardi pour aller le briser ; mais le grand trésorier s’emporta vivement contre cet avis, & vouloit que l’on y ajoutât un bon cadenas. Le chancelier, qui ne crut pas de sa dignité de céder, demeura ferme pour sceller le berceau ; mais il ajouta, que l’on pourroit mettre, si l’on vouloit, un traquenard, pour prendre la main de ceux qui voudroient enlever le sceau de l’empire. On alloit encore combattre cette dernière pensée ; mais le roi, qui voulut étouffer toute discorde entre ses premiers officiers, ordonna que ces différens conseils seroient suivis. Ainsi, il fut décidé que l’on mettroit au berceau le grand sceau, le cadenas, & le traquenard, & chacun demeura content.

Mais toutes ces précautions furent inutiles, parce que la reine n’eut plus d’enfans depuis. Elle mourut deux ans après l’enlèvement du