Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/314

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à la belle de repaître son imagination de l’argent qu’on remoit devant elle, & de s’en contenter, comme le jeune homme l’avoit été de ses appas par la même voie.

Le nouvelliste ayant conté toutes ces histoires, l’empereur Behram en fut très-satisfait, & lui en témoigna sa reconnoissance par plusieurs beaux présens qu’il lui fit. Ce prince se trouvant un peu soulagé par le récit agréable de ces aventures, & jugeant, par le conseil que les jeunes princes lui avoient donné, qu’il seroit d’un grand secours pour le recouvrement de sa santé, se fit conduire le mardi, de bon matin, dans le second palais, qui étoit meublé de velours couleur de pourpre. Lui & sa suite étoient vêtus de la même étoffe, & rien n’étoit plus beau à voir. À peine fut-il arrivé dans son appartement, que la princesse du second palais le vint trouver ; elle l’aborda d’une manière fort enjouée, & après une conversation de plus d’une heure, elle se retira, & le second nouvelliste prit sa place. L’empereur lui ayant commandé de lui rapporter quelque histoire divertissante, voici celle qu’il lui dit.