Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/392

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nois, ils se rendirent à eux, & devinrent vassaux & tributaires du roi de la Chine.

Campo, que l’histoire dit être un homme très-judicieux & très-sage politique, entra en quelque doute de la sainteté de Néome, & la crut sorcière ; pour s’en éclaircir, il lui demanda quelque marque de sa sainteté, afin de le dire au roi son maître, & la pria de faire reverdir un bâton sec qu’il avoit à la main ; elle le prit, prononça dessus quelques paroles secrètes, & le rendit non seulement verdoyant, mais encore d’une odeur très-agréable, & le donna à ce capitaine, qui attribua les prospérités de son voyage & le bonheur de ses armes à la sainteté de Néome. Son nom a depuis toujours été en grande vénération dans la Chine, & particulièrement à ceux qui vont sur mer, lesquels portent son image sur la poupe de leurs vaisseaux, & la prient comme la divinité qui préside aux ondes, commande à la mer, & appaise les orages & les tempêtes.

L’empereur, satisfait de ces deux histoires, en félicita le nouvelliste, & ensuite il ordonna que tout fût prêt pour aller le lendemain au septième palais, qui étoit peint de toutes sortes de couleurs les plus vives. Il partit de bon matin avec toute sa cour, dont les habits, qui étoient de couleurs semblables à celles du pa-