Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/393

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lais, faisoient une variété charmante. Dès que ce prince y fut arrivé, la princesse du septième palais le vint trouver ; il la reçut à la porte de sa chambre, & l’ayant prise par la main, il la conduisit sur une estrade, où il lui donna le sopha. Après plusieurs honnêtetés de part & d’autres, l’empereur la pria de lui raconter quelque aventure singulière, & aussi-tôt elle commença de la sorte.



SEPTIÈME NOUVELLE.

De toutes les passions, l’amour est celle qui donne lieu aux plus bizarres aventures. Je vais en rapporter une qui confirmera cette vérité, & qui fera connoître quels sont les caprices de l’amour. Léonice, fille de qualité, qui avoit également de la beauté & du mérite, étoit dans sa vingt-deuxième année, sans jamais avoir témoigné d’empressement pour le mariage. Comme elle avoit été jusqu’alors sans passion, elle s’étoit rendue fort difficile sur le choix. Elle n’avoit point de mère ; son père, qui connoissoit que beaucoup de sagesse régloit sa conduite, la laissoit vivre sur sa bonne foi, & s’étoit contenté de mettre auprès d’elle, pour la bienséance, un femme d’un âge mûr,