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LES ONZE MILLE VERGES

— Viens voir, mon cher mari, le beau travail qu’a fait Prospéro.

Je me rapprochai du lit le vit en l’air et ma femme voyant mon membre plus gros que celui de Prospéro en conçut pour lui un grand mépris. Elle me branla en disant :

— Prospéro, votre vit ne vaut rien, car celui de mon mari qui est un idiot est plus gros que le vôtre. Vous m’avez trompé. Mon mari va me venger, André — c’est moi, — fouette cet homme jusqu’au sang.

Je me jetai sur lui et saisissant un fouet de chien qui était sur la table de nuit, je le cravachai avec toute la force que me donnait ma jalousie. Je le fouettai longtemps. J’étais plus fort que lui et à la fin ma femme en eut pitié. Elle le fit s’habiller et le renvoya avec un adieu définitif.

Quand il fut parti, je crus que c’en était fini de mes malheurs. Hélas ! elle me dit :

— André, donnez votre vit.

Elle me branla, mais ne me permit pas de la toucher. Ensuite elle appela son chien, un beau Danois, qu’elle branla un instant. Quand son vit pointu fut en érection, elle