Page:Apollinaire - Les Veillées du Lapin agile.djvu/212

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SOIR DE NEIGE

Circé, de ces fuyants rivages
     Qu'il me semblait revoir,
Où je me rappelle d’avoir
     Bu tes subtils breuvages

— Les tambours du Morne Maudit
     Battant sous les étoiles
— Et quand se pendaient à nos toiles
     Les spectres de midi...

... Dormez aujourd’hui sous la neige.
     Murs où tournait la nuit,
Méandres de mon jeune ennui.
     Collège, noir manège.

NOCTURNE

Ô mer, toi que je sens frémir
     À travers la nuit creuse,
Comme le sein d’une amoureuse
     Qui ne peut pas dormir