Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/248

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— C’est vrai, mais cependant je n’ai pas du tout voulu vous fâcher ; plaisanterie pour plaisanterie, voilà tout, et si j’ai pu vous fâcher, Lydia Lvovna, pardonnez-moi.

— Mais je ne suis pas fâchée ; je saurai seulement que vous êtes malicieux. Peut-on vous appeler Pavlik ?

— Sans doute, et moi je vous appellerai Lydia.

— Je veux bien. Maintenant voulez-vous faire un tour de valse avec moi ?

— Qu’as-tu, Lydia, interrompit Maria Pétrovna, comment peut-on danser sur le tapis et sans musique ?

— Cela ne fait rien, tante. Pavlik danse admirablement.

— Non non, c’est bête ; d’ailleurs, en général, tu te permets bien des choses… Paul n’est pas un gamin pour faire tes caprices.

Hélas ! bien que je ne sois pas un gamin, je déposais déjà mon chapeau, déjà j’étais debout, et j’eusse satisfait au caprice de Lydia, si, à ce moment, n’étaient accourus au salon Sonia Zebkina, la cousine Katia, deux gouvernantes et trois officiers. Toute cette foule, nous saluant à la hâte, disparut au salon.

— Quelle bonne et charmante enfant ! dit