Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/285

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decin, et alors dansez, buvez, faites des parties en troïka, faites tout ce que vous voudrez ; d’un mot, comme disent les Français : Vogue le galère.

— La galère, corrigea doucement Maria Pétrovna.

— Je ne sais s’il faut le ou la, mais je sais que je ne puis plus vous soigner.

— Mais si ! vous le pouvez, cher docteur ! — m’écriai-je d’un ton plus convaincu que jamais. Ramenez-moi à la maison et faites de moi ce que vous voudrez : je vous donne ma parole d’honneur de ne pas sortir d’une année entière s’il le faut, je n’ai plus à présent où aller…


5 avril.

On dirait que cette fois je suis sérieusement malade : le docteur fronce les sourcils, ordonne des drogues de plus en plus fortifiantes et ne manque jamais de me reprocher ma sortie de la semaine dernière ; il la traite de polissonnerie, une de ces polissonneries pour lesquelles on fouette les enfants. Le docteur a raison, c’était en effet une sottise ; et pas seulement au point de vue médical : à tous les autres. Comment avais-je pu espérer réussir ? Et si Lydia avait consenti, quelle