Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/163

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le deuil pendant l’année entière de douze mois, et elles étoient notées d’infamie, si elles se remariaient pendant ce temps-là.

(6) On prit son corps, et après l’avoir lavé avec beaucoup de soin. C’étoit la coutume de laver les corps des défunts, avant que de les porter sur le bûcher, pour y être réduits en cendres. On recueilloit ces cendres dans une urne qu’on enfermoit dans un tombeau. Toutes les cérémonies des funérailles des anciens sont fort bien détaillés dans le sixième livre de l’Enéide.

(7) Résolu de se laisser mourir de faim, &c. Le texte dit : Inedia statuit elidere sua sententia damnatum spiritum. Il y a un bel exemple d’une pareille résolution dans une ancienne inscription rapportée par Pricæus, et tirée d’un monument où s’étoit enfermée une désespérée, comme celui-ci : La voici. Inferno Plutoni Tricorporique uxori carissimæ, tricipitique Cerbero munus meum ferens, damnatam dedo animam, vivamque me hoc condo monimento, &c. Je livre à Pluton, Dieu des enfers, à sa très-chère femme la Triple-Hécate, et à Cerbère à trois têtes, mon ame que j’ai condamnée à la mort, dont je leur fais présent, et je m’enferme toute vive dans ce tombeau, &c.

(8) Je vous conjure par ce que vous avez de plus cher au monde, et par vous-même. Je me suis servi de ces expressions, qui sont plus à notre usage et plus intelligibles, que si j’avois mis, comme il y a dans le texte : Je vous conjure par vos fortunes et par vos génies ; per fortunas vestrosque genios. Les anciens étoient persuadés qu’il y avoit un génie universel, comme une espèce d’intelligence répandue dans toute la nature. Ils croyaient encore une infi-