Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/107

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«Il répondit : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert. » — S. AUG. (Traité précéd.) Cette prophétie d’Isaïe a reçu son accomplissement dans la personne de Jean-Baptiste. — S. GRÉG. (hom. 7.) Vous savez que le Fils unique de Dieu est appelé le Verbe du Père ; or, notre langage nous aide à nous rendre compte de ce fait, que la voix doit retentir d’abord, pour que le verbe ou la parole puisse être entendue. Jean affirme donc qu’il est la voix, parce qu’il précède le Verbe, et que c’est par son ministère que le Verbe du Père a été connu des hommes.— ORIG. Héracléon, dans ses réflexions absurdes sur Jean et les prophètes, reconnaît que le Sauveur est bien le Verbe, et que Jean est la voix, parce que tout prophète n’est qu’un son. Nous lui répondrons par ces paroles de l’Apôtre : « Si la trompette ne rend qu’un son confus, qui est-ce qui se préparera au combat ? » (1 Cor., XIV) Si donc la voix des prophètes n’est qu’un son, comment le Sauveur nous ordonne-t-il de recourir à cette voix ? « Scrutez les Ecritures, nous dit-il. » (Jean V, 1.) Or, Jean déclare qu’il est non pas la voix qui crie dans le désert, mais « la voix de celui qui crie dans le désert, » c’est-à-dire, de celui qui se tenait debout et disait à haute voix : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. » (Jean, V, 1) Il parle à haute voix pour se faire entendre de ceux qui étaient éloignés, et aussi pour faire comprendre à ceux qui ont l’ouïe dure, l’importance des vérités qu’il leur enseignait. — THÉOPHYL. Ou bien encore, Jean est la voix, parce qu’il annonce ouvertement la vérité, tandis que sous la loi le langage des prophètes était couvert d’obscurité. — S. GRÉG. (hom. 7.) Ou encore, Jean criait dans le désert, parce qu’il venait annoncer la consolation du Rédempteur à la Judée, semblable à un lieu désert et abandonné. — ORIG. (Traité précéd.)