Ce n’est point qu’ils désirent eu savoir la raison, ils veulent tout simplement l’empêcher de baptiser. Avec cela, je ne sais quel motif les portait encore à recevoir le baptême de Jean. Pour expliquer cette conduite, il faut dire que les pharisiens venaient recevoir ce baptême sans y croire, par hypocrisie, et par crainte du peuple. — S. Chrysostome : (hom. 15 sur S, Jean.) On peut dire encore que les prêtres et les lévites eux-mêmes étaient du nombre des pharisiens ; ils n’ont pu triompher de Jean par leurs flatteries, ils cherchent donc à l’accuser pour le forcer de faire un aveu contraire à la vérité : « Et ils l’interrogèrent et lui dirent : Pourquoi baptisez-vous, si vous n’êtes ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète ? » Comme si c’était une témérité impardonnable de baptiser, sans être le Christ, ou son précurseur, ou son héraut, c’est-à-dire un prophète.
S. GREG. (hom. 7.) Mais l’amour de la bonté dans les saints est à l’épreuve même des questions malveillantes qui leur sont adressées. Aussi Jean-Baptiste ne répond à ces paroles dictées par un sentiment de jalousie, que par les enseignements de la vie : « Il leur répondit : Moi, je baptise dans l’eau. » — ORIG. (Traité 8 sur S. Jean.) Quelle autre réponse convenait-il de faire à cette question : « Pourquoi baptisez-vous ? » que de bien définir la nature de son baptême qui était un baptême purement corporel.
S. GREG. (hom. 7.) En effet, Jean-Baptiste ne baptisait pas dans l’esprit, mais dans l’eau, parce que son baptême ne pouvait effacer les