Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/122

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est évident que la naissance de Jean-Baptiste précédait de six mois la naissance temporelle de Jésus-Christ ?




S. Chrysostome : (hom. 17 sur S. Jean.) On pouvait soupçonner Jean-Baptiste d’obéir à la voix de l’amitié ou aux liens du sang qui l’unissaient à Jésus-Christ en lui rendant un si glorieux témoignage ; aussi se hâte-t-il d’ajouter : « Et moi, je ne le connaissais pas, » ce qui devait paraître vraisemblable, puisque Jean avait toujours vécu dans le désert. Les prodiges qui avaient entouré le berceau de Jésus enfant, par exemple, lors de l’adoration des mages, ou dans d’autres circonstances semblables, remontaient à une époque déjà éloignée, et au temps de la première enfance de Jean-Baptiste. Depuis, le Sauveur avait passé sa vie dans l’obscurité, et sans être connu de personne, comme le déclare Jean-Baptiste lui-même : « Mais c’est afin qu’il fût manifesté en Israël, que je suis venu baptiser dans l’eau. » Donc tous ces prétendus miracles avec lesquels Jésus se serait joué dès son enfance, sont autant de fictions dénuées de fondement. Si Jésus avait fait des miracles dès sa première enfance, Jean l’aurait connu de quelque manière, et le peuple n’eût pas en besoin qu’on le lui fit connaître. Ce baptême n’était donc nullement nécessaire au Sauveur, et il n’avait d’autre raison que de préparer les hommes à croire en Jésus-Christ. Aussi Jean-Baptiste ne dit pas : Je suis venu pour purifier ceux qui reçoivent mon baptême, ou pour les délivrer de leurs péchés, mais : « Je suis venu, afin qu’il fût manifesté eu Israël. » Mais ne pouvait-il donc faire connaître Jésus-Christ, et déterminer le peuple à croire en lui, sans qu’il fût nécessaire de baptiser ? Oui, sans doute, mais il atteignait ainsi plus facilement ce but, car la foule ne se fût pas empressée d’accourir à lui, si la prédication n’eût pas été suivie du baptême.