Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

étroit, ainsi au sacrifice de l’Agneau véritable, viennent s’unir par un lien non moins intime, d’autres sacrifices semblables, le sacrifice des martyrs qui répandent leur sang, et dont la patience, la foi et le zèle ardent détruisent et anéantissent tous les obstacles que les impies voudraient apporter au bien.




THEOPHYL. Jean-Baptiste avait dit précédemment à ceux qu’on lui avait envoyés : « Il y en a un au milieu de vous que vous ne connaissez pas, » il le fait connaître maintenant à ceux qui l’ignoraient : « C’est celui dont j’ai dit : Un homme vient après moi, » etc. Il appelle le Seigneur un homme, parce qu’il avait atteint la plénitude de l’âge, puisqu’il fut baptisé à l’âge de trente ans ; ou encore, parce qu’il est le mari spirituel de l’âme et l’époux de l’Église, ce qui a fait dire à saint Paul : « Je vous ai fiancés à un seul homme qui est Jésus-Christ, pour vous présenter à lui comme une vierge toute pure, » (2 Co 2) — S. AUG. (Traité 4 sur S. Jean.) Il est venu après moi, parce que sa naissance a suivi la mienne, mais « il a été fait avant moi, » c’est-à-dire qu’il a été placé au-dessus de moi. — S. GREG. (hom. 7 sur les Evang.) La raison de cette prééminence de Jésus, c’est, ajoute-t-il : « Qu’il était avant moi, » c’est-à-dire, quoique ma naissance précède lu sienne, il ne laisse pas d’être au-dessus de moi, parce que son existence n’est point limitée par l’époque de sa naissance, car celui qui a voulu naître d’une mère dans le temps, a été engendré par son Père on dehors de toute succession de temps. — THEOPHYL. Ecoutez ces paroles, ô Arius ! Jean ne dit pas : Il a été créé avant moi, mais : « Il était avant moi. » Que les sectateurs de Paul de Samosate entendent aussi ces paroles, et qu’ils apprennent que Jésus ne tire pas sa première origine de Marie, car s’il avait reçu d’elle le principe de son existence, comment aurait-il pu exister avant son précurseur, puisqu’il