Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/150

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était vraiment le Christ, à la révélation qu’il vient de lui faire, a la connaissance qu’il avait de ses dispositions intérieures, et aussi parce que loin de le reprendre, il a fait son éloge, après le langage peu favorable en apparence que Nathanaël avait tenu à son égard : « Nathanaël lui répondit : Maître, vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le roi d’Israël, » c’est-à-dire, vous êtes celui que nous attendions, celui que nous cherchions. La preuve indubitable qui vient de lui être donnée, détermine cet aveu ; l’hésitation qu’il a manifestée d’abord montre son zèle à chercher la vérité, et son empressement à la reconnaître ensuite est une preuve de sa vertu et de sa religion. (Hom. 21.) Ce passage en embarrasse un grand nombre ; Pierre, disent-ils, qui a confessé que Jésus était le Fils de Dieu, après avoir été témoin de ses miracles et de sa doctrine, est proclamé bienheureux, de ce que le Père lui a révélé cette vérité, tandis que Nathanaël, qui confesse la divinité de Jésus, sans avoir ni vu ses miracles, ni entendu ses divins enseignements, ne reçoit point les mêmes louanges. En voici la raison, c’est que Pierre et Nathanaël ont tenu le même langage mais sans y attacher le même sens. Pierre a confessé que Jésus était le Fils de Dieu, et vrai Dieu lui-même ; Nathanaël, au contraire, ne voit encore en lui qu’un homme. Car en lui disant : « Vous êtes le Fils de Dieu ; » il ajoute : « Vous êtes le roi d’Israël. » Or, le Fils de Dieu n’est pas seulement le roi d’Israël, il est le roi de tout l’univers. La suite du texte rend encore plus sensible cette différence. En effet, Nôtre-Seigneur Jésus-Christ n’ajouta rien à la confession de Pierre, il considéra sa foi comme parfaite, et lui prédit que sur cette confession il bâtirait son Église, tandis que pour Nathanaël, dont la confession était moins complète et laissait beaucoup à désirer, il l’élève vers des considérations